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Une perte de 7,3 milliards d’euros ! Renault bat tous les records. C’est en un seul semestre deux fois et demie le déficit net historique annuel de 2009, plus de cinq fois le trou de toute l’année 1984 qui avait failli entraîner la perte d’indépendance de la Régie d’alors ! Certes, Clotilde Delbos, la directrice financière, a insisté ce jeudi, en présentant les résultats des six premiers mois, sur la forte contribution négative de l’allié Nissan (-4,8 milliards d’euros) dont Renault détient 43,4% du capital. Le japonais est lui-même en pleine dérive !

Il n’empêche. Renault enregistre une marge opérationnelle négative de 1,2 milliard d’euros au premier semestre (-6,5 % du chiffre d’affaires).  Le flux de trésorerie opérationnel de l’automobile est carrément négatif à hauteur de 6,37 milliards d’euros. Le résultat est donc catastrophique et rappelle les années noires qui ont émaillé l’histoire du constructeur au losange. Vers midi ce jeudi, l’action Renault reculait de 3,9%, marquant la méfiance des analystes. Avec une capitalisation boursière de 6,8 milliards seulement… Soit presque moitié moindre que celle de son compatriote PSA.  “Nous sommes en train de toucher le fond d’une courbe négative qui remonte à plusieurs années, et probablement plus loin encore”, a souligné Luca De Meo, le nouveau directeur général de Renault ce jeudi.

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Montée en gamme, concentration sur l’Europe

Car le Covid-19 et le plongeon terrifiant de Nissan qui prévoit une perte nette de 670 milliards de yens sur son exercice 2020-21, soit 5,4 milliards d’euros, similaire à celle subie en 2019-20 – n’expliquent pas tout. Sur l’ensemble de 2019, Renault avait déjà accusé une perte de 141 millions, sa première en dix ans. Les causes de ce plongeon abyssal sont structurelles. Le groupe avait d’ailleurs déjà dû annoncer fin mai 15.000 suppressions d’emplois dans le monde (dont 4.600 en France). Un plan drastique d’économies de deux milliards d’euros sur trois ans, dont le tiers la première année, pour ramener à 3,3 millions de véhicules la capacité de production mondiale qui dépasse les 4 millions actuellement. Ce plan tournait le dos à l’ambitieuse stratégie de l’ancien PDG Carlos Ghosn,  arrêté à Tokyo en novembre 2018, qui voulait absolument faire de l’Alliance le numéro un auto mondial. “Il faut privilégier la profitabilité, pas les volumes”, rétorque Luca De Meo.

Renault pâtit de cette course effrénée, mais aussi d’autres maux connexes comme “un centrage trop important sur les petites voitures et les gammes globales”. Afin de multiplier les ventes. “Or, pour faire de l’argent, il faut revenir au cœur du marché européen, retourner sur le segment C” (compactes type Mégane), a martelé le DG. Ce segment – avec le fameux monospace Scénic – générait la moitié des profits de Renault à l’arrivée de Carlos Ghosn à la tête de Renault en 2005. La gamme compacte actuelle du constructeur, peu attractive, se trouve réduite à la portion congrue.

Or, Renault doit “faire monter le prix de vente moyen” des voitures du groupe, extrêmement bas. On évoque en interne un prix de transaction aujourd’hui entre 15 et 17.000 euros, l’un des plus bas parmi les constructeurs auto. Difficile de faire des profits dans de telles conditions. Pour faire monter le “mix”, il faut aussi… faire sortir la marque roumaine Dacia des seuls véhicules à bas coûts ! “Elle doit devenir une marque à part entière”, a indiqué aux analystes ce jeudi Luca De Meo, ex-PDG de Seat, créant ainsi la surprise. Exactement comme l’a fait la marque espagnole de Volkswagen, qui est sortie de son statut de spécialiste des modèles d’entrée de gamme pas chers.  Luca De Meo veut aussi “donner la priorité aux marchés qui génèrent de la marge. Or, une bonne part de la profitabilité vient d’Europe. Il faut donc s’en occuper”. Au détriment des investissements dans d’autres régions nettement moins profitables comme l’Amérique latine, a précisé Clotilde Delbos. Bref, “une toute autre philosophie que celle (en vigueur) jusqu’à présent”, a insisté le DG.

“Admiratifs” de… PSA

L’exemple à suivre ? C’est… PSA. Le rival tricolore “a fait un chemin assez extraordinaire, on est admiratifs”, a reconnu, très fair play, Luca De Meo. “PSA est une référence facile à toucher du doigt” pour les équipes. La montée en gamme, la concentration sur les marges, pas sur les volumes, la rapidité, l’agilité, sont les thèmes majeurs égrenés par le nouveau dirigeant du groupe de Boulogne-Billancourt, comme… par Carlos Tavares depuis son arrivée comme président d’un PSA en quasi-faillite en 2014. Fort de ses avantages compétitifs, PSA n’a-t-il pas réussi à maintenir ses profits au premier semestre, malgré l’épidémie et deux mois d’arrêt des usines ? Carlos Tavares avait annoncé mardi une insolente marge opérationnelle courante positive de 2,1% (3,7% même pour les activités automobiles seules). Le résultat net (part du groupe) demeurait aussi positif de 595 millions ! De quoi éveiller effectivement la jalousie d’un Renault exsangue. Mais aussi de tous les compétiteurs. Volkswagen a annoncé en effet ce jeudi une perte avant impôts de 1,4 milliard d’euros au premier semestre, pire qu’attendu par les analystes, et un déficit net d’un milliard.

Luca De Meo se rêve-t-il en Carlos Tavares de Renault, avec le charme italien en plus ? Cet ancien de Toyota, Fiat, Alfa Romeo, Audi, n’a en tous cas pas traîné depuis son arrivée il y a moins d’un mois. Il raconte avoir notamment réuni le 6 juillet dernier 40 experts du groupe pour passer en revue les problèmes majeurs du constructeur. “En quatre semaines, on a déjà pris plus de décisions que dans les deux dernières années”, souligne Luca De Meo, qui annoncera un plan stratégique détaillé “en janvier prochain”. Pour réaliser des produits plus attractifs, nerf de la guerre et de la monté en gamme souhaitée, ce passionné d’automobile (comme Carlos Tavares) qui dessinait des  voitures à six ans vient déjà de recruter deux designers de talent, l’Espagnol Alejandro Mesoneros, ancien patron du style de Seat, et le Français Gilles Vidal, ex-designer en chef  de… Peugeot. Ce dernier choix illustre encore une fois son admiration pour PSA ! “Il faut créer de l’émotion pour faire payer le client”, dit-il. Au pas de charge, quitte à prendre “des décisions dures” car Renault ne peut pas attendre. Comme un certain… Carlos Tavares.

Une perte de 7,3 milliards d’euros ! Renault bat tous les records. C’est en un seul semestre deux fois et demie le déficit net historique annuel de 2009, plus de cinq fois le trou de toute l’année 1984 qui avait failli entraîner la perte d’indépendance de la Régie d’alors ! Certes, Clotilde Delbos, la directrice financière, a insisté ce jeudi, en présentant les résultats des six premiers mois, sur la forte contribution négative de l’allié Nissan (-4,8 milliards d’euros) dont Renault détient 43,4% du capital. Le japonais est lui-même en pleine dérive !

Il n’empêche. Renault enregistre une marge opérationnelle négative de 1,2 milliard d’euros au premier semestre (-6,5 % du chiffre d’affaires).  Le flux de trésorerie opérationnel de l’automobile est carrément négatif à hauteur de 6,37 milliards d’euros. Le résultat est donc catastrophique et rappelle les années noires qui ont émaillé l’histoire du constructeur au losange. Vers midi ce jeudi, l’action Renault reculait de 3,9%, marquant la méfiance des analystes. Avec une capitalisation boursière de 6,8 milliards seulement… Soit presque moitié moindre que celle de son compatriote PSA.  “Nous sommes en train de toucher le fond d’une courbe négative qui remonte à plusieurs années, et probablement plus loin encore”, a souligné Luca De Meo, le nouveau directeur général de Renault ce jeudi.

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Montée en gamme, concentration sur l’Europe

Car le Covid-19 et le plongeon terrifiant de Nissan qui prévoit une perte nette de 670 milliards de yens sur son exercice 2020-21, soit 5,4 milliards d’euros, similaire à celle subie en 2019-20 – n’expliquent pas tout. Sur l’ensemble de 2019, Renault avait déjà accusé une perte de 141 millions, sa première en dix ans. Les causes de ce plongeon abyssal sont structurelles. Le groupe avait d’ailleurs déjà dû annoncer fin mai 15.000 suppressions d’emplois dans le monde (dont 4.600 en France). Un plan drastique d’économies de deux milliards d’euros sur trois ans, dont le tiers la première année, pour ramener à 3,3 millions de véhicules la capacité de production mondiale qui dépasse les 4 millions actuellement. Ce plan tournait le dos à l’ambitieuse stratégie de l’ancien PDG Carlos Ghosn,  arrêté à Tokyo en novembre 2018, qui voulait absolument faire de l’Alliance le numéro un auto mondial. “Il faut privilégier la profitabilité, pas les volumes”, rétorque Luca De Meo.

Renault pâtit de cette course effrénée, mais aussi d’autres maux connexes comme “un centrage trop important sur les petites voitures et les gammes globales”. Afin de

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