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Inattendu ! L’ex-directeur général de Renault Thierry Bolloré devient PDG de Jaguar Land Rover (JLR).  Vilipendé, accusé de tous les maux chez Renault à son limogeage brutal en octobre dernier, l’ex-bras droit de Carlos Ghosn au sein du constructeur tricolore va donc diriger la firme automobile britannique de prestige, propriété de l’indien Tata. Thierry Bolloré rejoindra son poste outre-Manche le 10 septembre, annonce ce mardi JLR . “C’est un chef d’entreprise reconnu mondialement avec une expérience avérée dans la mise en œuvre de transformations complexes. Thierry Bolloré, 57 ans, apportera son expertise à l’un des postes stratégiques de l’industrie automobile”, souligne dans un communiqué M. Chandrasekaran, président de Tata Motors et de JLR.

Une carrière chez Michelin, Faurecia, Renault

Un sacré rebond pour ce Breton né à Quimper, cousin lointain de Vincent Bolloré, doté d’un simple MBA à Paris-Dauphine. Réputé sérieux, travailleur, austère, modeste, précis et mesuré dans ses propos,  il a l’avantage d’une très bonne connaissance de l’automobile et de l’Asie. Il a commencé sa carrière en 1990 chez Michelin, comme… Carlos Ghosn. Michelin est considéré comme une école et une référence pour les industriels. En 1993, il y devient responsable procédés et qualité pour l’ensemble des usines de pneus de poids lourds. En 1997, il part au Japon en tant qu’assistant industriel à l’usine pneus de voitures de tourisme d’Ohta, puis en Thaïlande, en 1998.

En 2002, il devient vice-président, en charge de l’industrie, de la branche Michelin Avion. En 2005, Thierry Bolloré quitte le fabricant de pneus auvergnat pour l’équipementier Faurecia (contrôlé par PSA), en tant que vice-président Asie, basé en Chine. Il prend ensuite en charge le marketing, la R&D, les programmes, la Stratégie et du Développement du business d’une des activités. Il y terminera vice-président en charge de l’Industrie, la qualité et les achats de l’activité système de contrôle des émissions. En septembre 2012, il rejoint Renault où il s’occupe dans un premier temps des fabrications et de logistique.

Il assume, entre 2013 et début 2018, la fonction clé de directeur délégué à la compétitivité de Renault. Avec la haute main sur l’ingénierie, l’industriel, le design, le produit et voiture connectée-autonome. En février 2018, Carlos Ghosn le propose comme directeur général adjoint. Une proposition ratifiée à l’unanimité du conseil d’administration. En janvier 2019, la firme au losange en plein marasme après l’arrestation de Carlos Ghosn en novembre 2018, le propulse à la direction générale. A ce moment, tout le monde loue haut et fort chez Renault les qualités du nouveau patron opérationnel. Jean-Dominique Senard, nommé alors président, estime même qu’il n’ “y a pas l’épaisseur d’un papier à cigarettes” entre eux. Mais l’idylle ne… durera pas.

Une chute très brutale chez Renault

A l’été 2019, les relations s’enveniment. Et le conseil d’administration de Renault, réuni vendredi 11 octobre, le congédie brutalement “avec effet immédiat”. Et ce, suite à des informations sur son prochain départ que Bercy a volontairement laissé filtrer, ajoutant à l’atmosphère délétère. Pourquoi  Thierry Bolloré a-t-il chuté si vite ? Plusieurs facteurs sont en jeu. Ses exécrables relations avec Hiroto Saikawa, le tombeur de Carlos Ghosn au Japon et directeur général de Nissan forcé lui-même à la démission en septembre 2019, sont de notoriété publique. Et ce, au moment où Jean-Dominique Senard essaye de renouer le fil avec le constructeur de Yokohama. Thierry Bolloré était  en effet devenu la bête noire au Japon, mais aussi au sein du gouvernement français où on lui reprochait d’être resté trop longtemps fidèle à Carlos Ghosn !

Le caractère autoritaire, voire ombrageux, de Thierry Bolloré n’a rien arrangé. Jean-Dominique Senard reproche également à son DG de “lui cacher des choses”, disait-on en interne chez Renault au moment de sa chute l’automne 2019. Le président de Renault aurait ainsi “découvert des nominations dont il n’était pas au courant, ainsi que les mesures de chômage technique dans les usines”, ajoutait-on. Des fournisseurs se seraient également plaints directement auprès de Jean-Dominique Senard de retards de paiement, pour sauver la trésorerie du constructeur au losange déjà en difficulté Ces agacements se sont ajoutés à des plaintes plus anciennes remontant des équipes d’ingénierie et reprochant à Thierry Bolloré de ne pas être l’un des leurs et donc de ne pas les comprendre. On évoque “une désorganisation de l’ingénierie”, une “fuite des talents”, un “recours excessif aux consultants du Boston Consulting Group”.

Le conflit devient tel que Thierry Bolloré dénonce carrément “un coup de force inquiétant”. “La brutalité et le caractère totalement inattendus de ce qui est en train de se passer sont stupéfiants”, réagit-il, outré, dans une interview au journal Les Echos. “La seule chose que l’on me reproche peut-être, c’est d’avoir été nommé directeur-général adjoint début 2018, sur proposition de Carlos Ghosn… “, insiste-t-il. Après son départ, le conseil d’administration de Renault décide au moins, en novembre dernier, d’un geste d’apaisement. Il renonce en effet à exiger l’application de sa clause de non-concurrence, qui permet aujourd’hui au dirigeant français de rejoindre l’Angleterre, où l’on cherchait un dirigeant international et expérimenté.

Un constructeur britannique en crise

Il y aura fort à faire. JLR est en effet en crise. Et pas seulement à cause du Covid-19. Si, depuis leur rachat en 2008 par Tata à Ford, Jaguar et Land Rover ont connu une spectaculaire croissance, JLR a plongé en 2018. Insuccès de la “petite” Jaguar XE, difficultés à s’imposer en Chine, gamme trop complexe avec de multiples plates-formes héritées du passé, émissions de CO2 moyennes trop importantes à cause des 4×4 et des voitures performantes qui sont sa marque de fabrique alors que l’Europe s’est engagée dans la traque aux rejets de gaz à effet de serre, arrivée tardive d’hybrides rechargeables, JLR traverse une bien mauvaise passe structurelle, aggravée par la pandémie. Jaguar Land Rover a du coup annoncé en juin 2020 qu’il allait supprimer environ 1.100 emplois intérimaires et devoir réaliser un milliard de livres (1,1 milliard d’euros) d’économies supplémentaires.

Le fabricant des célèbres 4×4 de luxe Range Rover a subi sur le dernier trimestre fiscal de janvier-mars 2020 une perte avant impôts de 501 millions de livres (550 millions d’euros). Sur l’ensemble de l’exercice (avril 2019-mars 2020), les résultats financiers avant impôts étaient toutefois à l’équilibre, avec une marge de -0,1%. Très loin néanmoins des 17,5% de l’année fiscale 2013 -2014 (1er avril 2013 au 31 mars 2014), du temps de sa splendeur ! Ses ventes ont chuté sur l’année fiscale 2019-2020 de plus de 12%, à 508.600 unités…. Contre 604.000 sur l’année fiscale 2017-2018, mais il est vrai seulement 241.000 en 2011.

Inattendu ! L’ex-directeur général de Renault Thierry Bolloré devient PDG de Jaguar Land Rover (JLR).  Vilipendé, accusé de tous les maux chez Renault à son limogeage brutal en octobre dernier, l’ex-bras droit de Carlos Ghosn au sein du constructeur tricolore va donc diriger la firme automobile britannique de prestige, propriété de l’indien Tata. Thierry Bolloré rejoindra son poste outre-Manche le 10 septembre, annonce ce mardi JLR . “C’est un chef d’entreprise reconnu mondialement avec une expérience avérée dans la mise en œuvre de transformations complexes. Thierry Bolloré, 57 ans, apportera son expertise à l’un des postes stratégiques de l’industrie automobile”, souligne dans un communiqué M. Chandrasekaran, président de Tata Motors et de JLR.

Une carrière chez Michelin, Faurecia, Renault

Un sacré rebond pour ce Breton né à Quimper, cousin lointain de Vincent Bolloré, doté d’un simple MBA à Paris-Dauphine. Réputé sérieux, travailleur, austère, modeste, précis et mesuré dans ses propos,  il a l’avantage d’une très bonne connaissance de l’automobile et de l’Asie. Il a commencé sa carrière en 1990 chez Michelin, comme… Carlos Ghosn. Michelin est considéré comme une école et une référence pour les industriels. En 1993, il y devient responsable procédés et qualité pour l’ensemble des usines de pneus de poids lourds. En 1997, il part au Japon en tant qu’assistant industriel à l’usine pneus de voitures de tourisme d’Ohta, puis en Thaïlande, en 1998.

En 2002, il devient vice-président, en charge de l’industrie, de la branche Michelin Avion. En 2005, Thierry Bolloré quitte le fabricant de pneus auvergnat pour l’équipementier Faurecia (contrôlé par PSA), en tant que vice-président Asie, basé en Chine. Il prend ensuite en charge le marketing, la R&D, les programmes, la Stratégie et du Développement du business d’une des activités. Il y terminera vice-président en charge de l’Industrie, la qualité et les achats de l’activité système de contrôle des émissions. En septembre 2012, il rejoint Renault où il s’occupe dans un premier temps des fabrications et de logistique.

Il assume, entre 2013 et début 2018, la fonction clé de directeur délégué à la compétitivité de Renault. Avec la haute main sur l’ingénierie, l’industriel, le design, le produit et voiture

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